Accepter les émotions pour éclairer la communication

Notre culture a tendance à inhiber et retenir l’expression de nos émotions. En fonction de notre histoire affective, nous considérons alors qu’en faire part est une forme de faiblesse ou qu’il s’agit d’une simple comédie.  Mais soyons réalistes, c’est surtout la peur d’être submergé par elles ou de mettre à jour des situations que nous tentons d’oublier qui nous retranche sur le plan émotif. En somme, nous nous coupons d’une part de nous et cette zone d’instabilité est propice à l’incompréhension dès que nous nous retrouvons face aux émotions des autres.

 

De cette manière, il n’est pas étonnant que de nombreux couples soient mal à l’aise avec les émotions qu’ils traversent. Dans le petit paradis qu’ils ont voulu construire, chacun s’est persuadé qu’elles ne feraient jamais surface et que la vie de couple se suffisait à elle-même. S’il existe des cas où cette illusion masque longtemps la réalité des deux partenaires, la dissimulation refait surface irrémédiablement. Le plus souvent, la parole devient insupportable parce qu’elle rappelle combien nous ne pouvons pas exprimer notre ressenti et le couple se fissure jusqu’à ce que sa structure même soit remise en cause ; la faille est béante et chacun se retrouve sidéré.

 

Comprendre ses réactions émotionnelles et celles de son partenaire éclaire de façon sensible sur ce qui nous affecte positivement et négativement. Cela permet d’accéder au fond des messages que chacun s’envoie en évitant tout reproche et toute culpabilité. La thérapie de couple est propice à cet échange. Il n’y a pas de juges, d’adversaires ou de professeurs. Resituer les deux partenaires dans leur humanité est sans doute l’essentiel de cette démarche.