Dépression


La dépression ?

Si la dépression est un mot qui n’est inconnu de personne, elle cache une vraie complexité dans sa définition car toutes les formes que ce trouble de l’humeur peut avoir rend parfois son diagnostic difficile. Ici, pour être le plus clair possible, nous évoquerons la dépression en nous aidant de la nosologie classique, mais en décalant un peu les classifications afin de rendre notre propos compréhensible (si vous le souhaitez, vous pouvez en savoir plus sur la nosologie ici

 

D’abord, nous connaissons tous des périodes de déprime passagères qui ne nécessitent pas de suivi spécifique, quoi que si ces passages restent peu intenses mais réguliers, il peut être intéressant de faire le point avec un professionnel car il pourrait d’agir d’un trouble dystymique (ou bien d’autres choses...) En ce qui concerne les épisodes dépressifs caractérisés qu’ils soient légers, modérés ou sévères, on retrouve à peu près toujours les même symptômes, vous pouvez avoir plus de description ici.

 


 

Si vous le jugez nécessaire, vous pouvez faire le test d’échelle de dépression de Hamilton ici pour votre information. Évidemment, cela ne remplace pas une consultation chez votre médecin traitant ou un psychiatre car, comme cela est écrit plus haut, le diagnostic n’est pas toujours si simple que cela… Bien sûr, en cas de souffrance psychique intense, vous pouvez appeler les urgences psychiatrique de Chalon, du Creusot, de Montceau les Mines  ou d’Autun, dont vous trouverez les numéros ici.

 

Les dépressions

Comme beaucoup de choses dans la vie, nous ne sommes pas tous égaux face au risque de dépression. Car en fonction des événements, certaines personnes vont voir un épisode dépressif se mettre en place, c’est ce que l’on peut nommer dépression endogène (ou dépression réactionnelle), alors que d’autres y seront nettement moins sensible… Il faut comprendre que la survenue de ce trouble de l’humeur étant liée à l’interaction complexe entre de multiples facteurs psychologiques, biologiques, génétiques, environnementaux ou encore socio-économiques, il n’est pas si simple de prédire quoi que ce soit, et cela même si l’on connaît les vulnérabilités de certains d’entre nous

 

Toutes les dépressions ont des causes neurologiques liées à des déséquilibres dans les communications neuronales, dont plusieurs neurotransmetteurs comme la sérotonine (qui régule les rythmes biologiques, l’appétit, l’anxiété), la dopamine (qui est en cause dans nos comportements et le système de récompense) et la noradrénaline (qui contrôle le sommeil, la réponse au stress ou l’attention) sur lesquels agissent d’ailleurs la plupart des médicaments antidépresseurs aujourd’hui disponibles.


 

Mais, contrairement à une idée reçue qui semble logique : la dépression n’est pas toujours liée à un problème personnel, on parle alors de dépression exogène. La vulnérabilité génétique montre qu’une personne qui a eu un parent ayant souffert de dépression présente un risque élevé de souffrir elle-même de cette affection. Toutefois, les facteurs environnementaux restent non négligeables, on parle alors d’interaction gène-environnement. Quant aux formes de dépression sans rapport avec un déclencheur « psychologique » mais liées à des facteurs médicaux, on peut penser aux maladies cardiovasculaires ou au cancer (sans parler du retentissement émotionnel que la pathologie induit.) Mettons en avant également les déséquilibres hormonaux inférés aux problèmes de thyroïde, la dépression post-partum ou la ménopause. Un autre type de trouble de l'humeur exogène  - peu grave mais invalidant - est la dépression saisonnière due à un déficit en mélatonine les mois d'hiver. Et on peut aussi évoquer la qualité alimentaire qui pourrait expliquer la récurrence des épisodes dépressifs : déficits en Oméga 3 et vitamine D seraient ainsi observés chez les personnes souffrant de dépression (en savoir plus ici)  Mais attention aux raccourcis, prendre des compléments alimentaire en Oméga 3 ou de la vitamine D ne remplace pas les anti-dépresseurs, et n’est pas censé éviter de souffrir de dépression… 

 

Comment aider et comprendre une personne qui souffre de dépression

La dépression est une maladie, et non le reflet d’une faiblesse de caractère. Pourtant, il semble que certaines personnes en aient une représentation assez dévalorisante pour qui en souffrirait dans leur entourage ; quitte parfois à penser en savoir plus que les professionnels qu’ils jugent incompétent à ne pas secouer leur patient (voir « biais de sur-confiance » ici). Du coup, l’une des souffrance collatérale de la dépression est l’isolement par manque de compréhension de la maladie ! Vous pouvez aller voir et télécharger un petit manuel d'auto défense ici si vous avez besoin d'avoir des réponses adaptées face aux personnes qui jugeraient sévèrement votre dépression. 

 

Évidemment, beaucoup de personnes sont au chevet des individus souffrant de dépression, elles peuvent d’ailleurs parfois se sentir perdues ou même en colère d'être spectatrices d'une maladie incontrôlable, l'empathie est mise à rude épreuve. Si c'est votre cas, vous pouvez voir et télécharger un petit manuel ici qui vous donne les points les plus importants à mettre en place dans ce type de situation.

 

Anxiété et dépression

La dépression est souvent associée à deux phobies : l’agoraphobie  (peur des espaces dans lesquels il est difficile de s’échapper) et la phobie sociale (peur du contact avec les autres, par peur d’être fatigué de leur compagnie ou de sentir gêné.) On peut aussi retrouver des manifestations anxieuses de type obsessionnelle compulsive (besoin d’ordre et de propreté, avec des habitudes de rangement.)

Mais si l’anxiété et la dépression sont deux troubles souvent associés, il ne faut pas les confondre pour autant, l’anxiété ayant sa « propre vie » (voir ici.) Vous pouvez aussi aller voir un tableau ici à propos de la différence entre dépression et anxiété.

 

Traitements médicamenteux

Le traitement le plus efficient sont les antidépresseurs, quelqu’en soient l’origine et les circonstances survenues. Ils agissent dans l’aire cérébrale affectée (voir plus haut) dans la transmission des messages chimiques intercellulaires. La durée de prescription est de 6 mois minimum et ne doit pas être arrêtée avant - même si les symptômes ont disparu - car c’est le temps qu’il faut pour que les reconnexions cérébrales soient complètes. La récidive de la dépression peut amener à poursuivre le traitement plusieurs mois voir années, mais des stabilisateurs d’humeurs peuvent aussi être prescrits.

 

Cependant, la méfiance vis-à-vis de ce type de traitement est grande chez les patients ou leurs proches. Vous pouvez voir ici les phrases les plus entendues, complétées de petits démentis.

 


 

 Néanmoins, tous les patients ne répondent pas forcément aux antidépresseurs, et il existe des situations où le traitement à les mêmes effets qu'un placebo (voir ici) De plus, une méta-analyse de 2019 se basant sur sept essais cliniques, représentant 397 patients avec un épisode dépressif modéré à sévère a conclue qu’il n’y avait pas de supériorité des antidépresseurs sur la luminothérapie (voir ici) Mais le problème est d’avoir le bon appareil et de savoir de quelle manière s’exposer à ce type de lumière... 

 

Ces dernières informations vous sont données à titre indicatif car vous devez être acteur de votre guérison en discutant de toutes les possibilités avec vos praticiens (ces deux dernières données n'ont donc pas pour but de vous permettre d'avoir des arguments pour éviter un traitement si celui-ci vous est nécessaire, car comme avez pu le lire plus haut, les antidépresseurs sont le moyen le plus valide pour vous aider à guérir.)

 

Psychothérapies

L’indication d’une psychothérapie va dépendre de la forme de dépression, car tous les types de psychothérapies ne sont pas adaptés à toutes les dépressions. Ainsi, les dépressions exogène légère ou modéré pourront être prisent en charge par des techniques cognitive-comportementale et/ou humanistes. Les formes sévères et certaines dépression exogènes (comme la dépression du post-partum) ne pourront être prise en charge que par les techniques cognitivo-comportmentale car les thérapies de type analytique alimenteraient les problèmes de rumination. Quelques dépressions exogènes, par exemple celles dues à un problème de santé, peuvent être accompagnés par une psychothérapie de type humaniste afin de reconstruire l’image de soi et/ou accepter la maladie. Enfin, certaines dépressions exogènestel que les problèmes de thyroïde ou les dépressions saisonnières, n’ont pas besoin de psychothérapie.      

 

Travail Cognitif :

  • Déjouer le piège des pensées négatives

  • Travail sur des pensées alternatives

  • Comprendre le fonctionnement de la dépression

  • Travail/Jeu de dialectique pour prendre une distance avec les pensées et les symptômes

  • Renforcement positif

Travail Comportemental :

  • Modification de l’intensité émotionnelle

  • Planifications d’activités

  • Méthodes de relaxation

  • Engagements dans la prise de risques

Travail Humaniste (si adapté à la pathologie) :

  • Comprendre l’histoire du symptôme

  • S’interroger sur soi afin de reconstruire les blessures engendrées par la dépression

  • Travailler sur les retentissements existentiels

  • Considérer la dépression comme une occasion de se libérer de ses schémas personnels