Pinocchio n'est pas un mytho


Le mensonge est pathologique ?

Bien que le terme « mythomane » soit employé dans la vie de tous les jours, il n’a aucun statut officiel en psychologie. En fait, une définition précise du mot est le premier problème car certaines questions restent en suspens : le « mythomane » est-il conscient qu’il ment ? Peut-on cadrer le terme d’après trois critères tels que la répétition, la compulsion et un intérêt peu évident ; c’est-à-dire en comparaison avec un « mensonge classique » qui représente toujours un avantage, mais la notion d’ « intérêt » reste difficile à définir… [01][02]  

 

Mais bien que les critères de la « mythomanie » ne soient pas forcément bien établis, certaines affections neurologiques peuvent déclencher une forme de mythomanie, dans ce cas il y a une perturbation de la perception du réel. L’usage du mensonge est un symptôme très observé dans certains troubles de la personnalité, et cela pour des raisons distinct :

  • Profil antisocial : le mensonge sert à faire du mal.
  • Profil histrionique : le mensonge sert à obtenir de l’attention.
  • Profil narcissique : le mensonge permet de sauvegarder l’ego.
  • Profil borderline : le mensonge sert à obtenir la présence de l’autre.

 

 

 

Mentir aux autres

Lorsque l’on parle DU mensonge, cela fait instantanément référence un jugement de valeur. Pourtant, les raisons du mensonge ne sont pas systématiquement mauvaises (pour faire du mal), ce qui nous fait dire que l’on devrait plus parles DES mensonges à la vu de leur diversité. Et pour terminer sur cet aspect moraliste, un bruit court e, psychologie sociale selon lequel nous mentirions en moyenne deux fois par jour (si si ! ne mentez pas 😉), mais je n’ai trouvé aucune source permettant de valider ce postulat ; mais que cela ne vous donne pas l’excuse de dire que vous ne mentez jamais car à la vue des descriptions plus bas, il vous est forcément arrivé de le faire, et de le refaire, et de le faire bientôt…

 

On peut donc distinguer 4 grandes catégories de mensonge :

  • Les mensonges égoïstes : recherche de profits personnels
  • Les mensonges orientés vers autrui : pour aide, par loyauté, par amour, pour protéger etc… (parfois au détriment du menteur.)
  • Les mensonges de contenu : pour participer à une conversation ou donner des informations auxquelles il nous manque des détails
  • Les mensonges par politesse : pour ne pas mettre mal à l’aise ou par habitude (la réponse « bien » est-elle toujours la vérité lorsque l’on vous demande « comment vas-tu ? ») 

 

 

Se mentir à soi-même

Les premiers mensonges que nous nous faisons à nous-mêmes sont inconscients puisque certains biais cognitifs sont directement en lien avec une idée de soi illusoire (biais de surconfiance, biais d'optimisme, biais du survivant, biais de la tache aveugle, effet de faux souvenir, biais rétrospectif, biais de réactance, biais d'autocomplaisance etc…)

 

Se mentir à soi est bien souvent un mécanisme de défense qui nous permet de dissimuler une fragilité ou dénier une situation trop difficile à admettre. Mais il est souvent une manière de se valoriser pour masquer un manque d’estime ; on est bien loin du mensonge autobiographique que l’on peut rencontrer dans les troubles de la personnalité narcissique.  

 

Le mensonge à soi peut aussi être lié à un besoin de cohérence interne, ainsi, face à une contradiction qui se met en place au sein d’une représentation ou d’un comportement important pour nous, une tension psychique va naître. Nous allons donc trouver une solution qui - sous forme de négociation - permettra de réduire la tension mais surtout de sauver la pensée/comportement qui nous est cher, c’est la dissonance cognitive.

 

Exemple :

Un « psy » d’orientation psychanalytique se base sur les écrits de Freud dans sa pratique

TENSION : La science démontre que beaucoup que ces théories sont fausses, et les historiens montrent que Freud est falsifié les résultats de ces « cas cliniques »

RESOLUTIONS POSSIBLES (et malheureusement entendue de la part de certains psychanalystes les plus dogmatique… ) :

Sauvegarde 1 : Les théories freudienne sont invisibles elles échappent donc à la science (en savoir + ici)

Sauvegarde 2 : Les chercheurs n’ont pas compris Freud

Sauvegarde 3 : La société rejette Freud car elle n’accepte pas d’avoir un inconscient   

Sauvegarde 4 : Les anti-freudiens sont antisémites (?!)

 

Bientôt : ajout du "mensonge chez l'enfant"

 

[01] Muzinic L., Kozaric D., Marinic I., « Psychiatric aspects of normal and pathological lying. » Int J Law Psychiatry (2016) May-Jun;46:88-93. doi: 10.1016/j.ijlp.2016.02.036. Epub 2016 Apr 2.

[02] Dike C., Baranoski M., Griffith E., « Pathological lying revisited. » J Am Acad Psychiatry Law (2005) ;33(3):342-9.